Bonjour,
Un petit pavé de lecture juste pour vous distraire, et moi aussi.
Il y a un peu plus d'un an, j'avais fait quelques apparitions sur ce forum sympathique après l'achat d'une Rover 820 ti. J'avais obtenu de bons conseils, outre d'agréables messages de bienvenue.
Hélas, la 820 sur laquelle je vous avais exprimé mes impressions a retrouvé son vendeur (un garage) au bout d’un mois, car quelques vices cachés ne m'avaient pas trop plu.
J'en garde un souvenir ému. J'en ai longtemps cherché une autre, et je viens finalement d'acheter... une Lancia Kappa (comment avez-vous deviné ?).
Ne m'en veuillez pas trop, je reste un fidèle du forum, la preuve avec ce post.
En plus, ces deux autos ont beaucoup de choses en commun : peu cotées, elles ont un caractère affirmé, beaucoup de charme, des perfs insoupçonnées par les non initiés, etc.
Aujourd'hui, je peux confirmer les impressions qui me faisaient hésiter entre les deux autos et me disaient qu'une synthèse des deux m'aurait comblé : la "partie cycle" de l'italienne, plus moderne, et le charme de l'habitacle de la Rover par exemple.
Eh non, pas de cuir dans ma Kappa, et la grosse pièce de bois de la console est en véritable ronce de plastique. Mais l'habitabilité avant est très supérieure.
Le confort de roulement est un peu ferme (performances obligent), mais quand même plus doux que celui de la 820 (faut dire que je descends d'une Xantia).
Au plan esthétique, je regrette beaucoup les superbes jantes Rover de 16 pouces, voire 17 sur les modèles suivants.
Les 15 pouces de la Kappa semblent riquiqui, en plus elles me donnent un travail de forçat pour les rénover.
Venons-en au moteur, LE moulin qui a longtemps fait référence chez les puristes, le fameux V6 3.0 l 24 soupapes Alfa retravaillé par Lancia.
Evidemment, c'est un régal, une souplesse et un soyeux délicieux, grâce auxquels on pourrait se permettre d'enclencher la cinquième le matin et la garder jusqu'au soir.
Mais ce serait aussi se priver de ses envolées lyriques lorsque le régime s'élève, dans un rugissement irrésistible qui fait porter une main sur le coeur et une autre au portefeuille.
Car il faut avouer que la course de l'aiguille de la jauge à carburant suit irrésistiblement la courbe inverse de celle du tachymètre : 12 l aux cent pour mon dernier plein, en roulant quasiment toujours sur le couple...
Dans les mêmes conditions, ma 820 pouvait descendre sous les 10 l, et l’agrément moteur n’était pas loin de celui de la Lancia, avec une souplesse étonnante et la poussée du turbo, qui plafonnait toutefois là où le V6 en demanderait encore. Sur le plan des performances, avec 25 chevaux de plus et malgré un poids légèrement supérieur, celles de la Lancia sont rendues plus exploitables par le comportement meilleur et surtout le visco-coupleur qui améliore grandement la motricité. Mon but n’est pas de faire un comparatif de ces 2 voitures attachantes, mais de vous livrer mes sensations parallèles, histoire de justifier ma présence ici.
Ce que je redoute, c'est l'entretien, réputé coûteux. D'autant que les passionnés de Lancia ne semblent pas aussi prodigues en conseils que ceux du présent forum (ne me remerciez pas pour les fleurs, nous sommes le 1er mai). Pas ou peu de pièces d’occasion, pas de revue technique, une accessibilité mécanique qui vous donne autant envie de plonger sous le capot que d’aller titiller de l’auriculaire la glotte d’un caïman à jeun, revente impossible donc direction la casse dès que la panne dépassera en gravité le cendrier à vider (m’en fous, je fume pas), etc.
Puisque j’en suis aux défauts (ne jubilez pas, il y en a peu), savez-vous quoi ? Je dispose de superbes clés avec un bouton dont l’utilité principale est… d’éclairer la serrure la nuit. Eh oui, figurez-vous que Lancia ne fournissait la commande à distance qu’en option sur son haut de gamme, vous savez, cet accessoire viril qui permet à nos Matuvu contemporains, d’une pression négligente du pouce gauche, de jouer à celui qui portera le plus loin.
Comment, jaloux ? Moi, jaloux des machos de tous âges qui se dandinent d’un air faussement nonchalant, regards dérobés (genre « c’est ma mienne, z’avez vu ?) en se dirigeant vers le clignotement prétentieux, et des quat’z’yeux siouplaît, de leur carrosse germanique ? Que nenni, la mienne est grosse et italienne, comme Rocco…
Petite digression sur le sujet : Avez-vous remarqué qu’à l’inverse des voitures, le nec plus ultra en matière de téléphone portable, c’est aujourd’hui d’exhiber fièrement le plus petit ? Marrant, non ? Eh bien moi, par jeu, je regarde les airs étonnés du voisinage quand je sors mon Nokia du siècle dernier, 3 kg de bakélite sans compter les batteries dans mon sac à dos, même pas peur.
Bon, voilà, j’ai parlé de ma voiture, de mon portable, toute ma fortune quoi, j’ai un peu enflammé ma prose comme chaque fois que le moral chancelle, tout ça pour oublier quelques instants mes gros soucis. L’OL vient également de ridiculiser ce qu’il reste de l’ASSE, mais ça je m’en remettrai plus facilement. Le plomb va revenir en même temps que la pression retombera, et je me consolerai un peu en me disant que quelqu’un se détend peut-être quelques minutes en me lisant, et ça fait du bien.
Voilà pourquoi, si vous le permettez, je continuerai à passer par là.